Le codéveloppement professionnel: en savoir plus
Dans les articles précédents, j’ai présenté les étapes d’une rencontre de codéveloppement professionnel et une mise en situation vécue par une responsable/technicienne en service de garde. J’ai aussi témoigné des bienfaits de cette démarche dans mon rôle de direction d’établissement scolaire. Mais cette approche de perfectionnement n’est pas uniquement réservée au monde de l’éducation et aux gestionnaires.
Témoignages
Au cours des deux dernières années, j’ai participé à des journées partages organisées par l’Association québécoise de codéveloppement professionnel (AQCP). Lors de ces rencontres, des membres du personnel de la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST), des représentants d’IBM à Bromont, de la Société de transport de Laval (STL), du Centre jeunesse de la Montérégie, de l’Industrielle Alliance, du milieu communautaire sont venus témoigner de la mise en place de groupes de codéveloppement à l’intérieur de leurs organisations.
Une étudiante au doctorat en soins infirmiers a expliqué l’apport d’un groupe de codéveloppement mis sur pied à l’intention du personnel infirmier du département où elle travaille. L’étude de ce groupe, de ses bénéfices et difficultés font partie de son travail universitaire.
Les membres de l’Association québécoise de codéveloppement professionnel (1) proviennent d’ailleurs de différents milieux: scolaires, hospitaliers, universitaires, entreprises privées et organismes publiques.
Bénéfices du groupe de codéveloppement
Lors des présentations, les personnes mentionnaient les bénéfices suivants:
- dédramatiser les situations;
- bénéficier de l’expérience des collègues;
- créer un réseau;
- briser l’isolement;
- acquérir de nouvelles connaissances;
- améliorer sa pratique professionnelle;
- trouver des solutions à des problèmes concrets;
et les difficultés rencontrées :
- manque de confidentialité;
- absences de certains participants;
- manque de rigueur dans la démarche;
- manque d’investissement de certains participants.
Une question revenait souvent dans les discussions à savoir s’il est préférable que le groupe de codéveloppement soit formé de personnes travaillant dans la même bâtisse (ex. personnel enseignant d’une même école) ou s’il est préférable de regrouper des gens issus de milieux différents (ex. éducatrices provenant de plusieurs centres de la petite enfance).
Dans les deux cas, ceux et celles qui l’ont vécu mentionnent des avantages et des inconvénients. Parmi les avantages, on note qu’il y a moins de perte de temps et la présence est plus régulière quand les gens travaillent au même endroit. De plus, il y a une économie pour l’employeur qui n’a pas à payer des frais de déplacement. Par contre au niveau de la confidentialité, cela peut être plus problématique.
Conditions de succès
Lors des journées partages, les animateurs ont identifiés plusieurs conditions de succès. Les auteurs du volume Le groupe de codéveloppement professionnel, Adrien Payette et Claude Champagne (2) ont d’ailleurs consacré un chapitre à ce sujet:
- Les gestionnaires doivent en faire la promotion;
- La participation est volontaire;
- Le choix dans le regroupement des participants s’il y a plus d’un groupe dans une organisation;
- La participation active des membres;
- L’ouverture d’esprit;
- Le climat de confiance;
- La qualité de l’animation (personne externe de préférence).
Des chercheurs universitaires s’intéressent maintenant aux retombées des groupes de codéveloppement pour les organisations. C’est à suive…
Louise Dépatie
Consultante en management constructif
(1) Association québécoise de codéveloppement professionnel ( www aqcp.org)
(2) Payette,Adrien et Champagne, Claude (1997). Le groupe de codéveloppement professionnel, Sainte-Foy, Presses de l’université du Québec